Les anciens chemins

 

Voyons  d’abord le chemin principal, celui qui relie la commune  à Aime. (le précurseur de la route départementale).

 Comme tous les autres il va aller au plus direct, en évitant tant que faire se peut les zones cultivables. Son tracé va se dérouler sur les crêtes, dans les endroits arides et s’il doit traverser des bonnes cultures, il va le faire en tirant au plus court. La terre est respectée au maximum, car elle doit nourrir une population très nombreuse qui n’a d’autre source de richesse que le sol.
Partant d’Aime par le pont de la Ruaz, situé au même endroit que le pont actuel, il attaque la grimpette des Rochettes où il laisse à droite le chemin de Côte Rousse,et continue face à la pente jusqu’au Dou de la Terre. Là son tracé a été approximativement repris par la départementale jusqu’au Moulins du Crêt. Il reçoit au passage le chemin du Villard, dit du Grand Verger. Le voilà à nouveau face à la pente et toujours sur la crête grimpant jusqu’au Chef lieu par l’actuelle route de Pierrolaz. Arrivé là, il bifurque à droite en laissant sur sa gauche le chemin de Pierrolaz. Devant l’église, il retrouve le tracé de la départementale jusqu’à la mairie actuelle où il reçoit les accès de la Sciaz et ¨Piôlâ d’amont*. Il repart à la montée par le chemin de Pré Bérard qu’il traverse, continue, reçoit à sa droite la traye de la Sciaz au lieu dit la  Cruy *, dans ce secteur il se nomme la Pavia*  Arrivé à la Charge il laisse à gauche la traye des Bergeries, se dirige vers le Nant Charbonnet qu’il franchit un peu en amont du pont actuel, passe sous St Jacques, puis quasiment par le tracé actuel de la départementale, traverse Montméry et rejoint Valezan.
Le Villard était relié à Aime par l’ancien chemin de Pré Boissy, le long du ruisseau, qui se raccorde au chemin de St Joseph.

 On trouve ensuite les Trayes -prononcer treilles, du provençal «drayo» (chemin pour les troupeaux), qui a donné  « draille »  en français
Ce sont les voies de liaisons entre les propriétés et les habitations. Elles servent au transport des récoltes et aux déplacements des troupeaux. Celles qui sont utilisées pour descendre le fourrage sont larges pour permettre la circulation des luges. Elles sont généralement bordées de murets, de barrières ou de haies pour interdire le vagabondage des animaux en déplacement. Leur incrustation profonde dans le sol, est certainement la marque d’un usage intense pendant une très longue période. Celles situées en aval des hameaux, là ou les transports pour remonter les récoltes ne peuvent s’effecteur qu’à bât ou à dos d’homme, et où le bétail circule peu sont plus  étroites.

 

Les Trayes d’amont :
-Le chemin de St Joseph, dessert les Plans à partir d’Aime.
-Le chemin de Cote Rousse se termine a la Corbière (vers chez Gilles Villien). Ces deux voies permettaient aux Aimerains d’exploiter leurs nombreuses parcelles qu’ils possédaient aux Plans, à la Corbière et au Val.
-Le chemin du Grand Verger, jadis dit de Pré Villien, relie le Villard à la voie principale qu’il rejoint vers chez Albert Perrot.
-La traye de Pierrolaz à plan Bardet, par la Raja, Prégirod, la Plache et Plan Bertrand.
-À  Prégirod, une traye s’en va à Moulin puis au Pont d’Arpont où un embranchement rejoint Granier tandis que la voie, qui, se nomme dès lors traye des trayes, continue jusqu’au Pont de la Gitte en longeant l’Ormente ( naguère appelée Nant Foran). Au passage, des bretelles desservent la Fougère et Entre Deux Nants
-La traye de Salignon relie les Moulins à la Petite Bergerie.
-Celle  de la Sciaz relie ce hameau à la voie principale qu’elle rejoint à la  Cruy  en haut de Pré Bérard.
-La traye des Bergeries part de la Charge, se sépare en deux sous ces villages. Une branche va à la Grande Bergerie où elle rejoint la traye de Côte Seray, l’autre traverse la Petite Bergerie, prend le nom de traye des Teppes, passe à Plan Bertrand et rejoint la traye de Grand Collomb au pont du Nantet.
-La traye de Côte Seray, démarre à  Montméry, monte à St Jacques, traverse le Nant Charbonnet par le pont de la Grande Bergerie, emprunte la rue de l’Epine et monte à la Plache. Elle croise d’abord la traye des Teppes puis celle de Prégirod, continue vers Grangettes, Taluques, Côte Seray, redescend un peu dans la forêt pour aller au Pont de la Gitte, à mi-pente par le bois. ( l’ancien chemin des moutons ). Peu après le Plan des Golliets, un sentier la quitte pour monter à Chantemouche.
-La traye de St Jacques relie la chapelle du même nom au Pont des 4 chemins ( Pont des 4 viès ) où elle devient traye de Grand ( ou Grange) Collomb pour rejoindre le Biollay, Bernon (où l’un observe une surlargeur du chemin très importante – près de 17 mètres –         ( C’était dit-on le lieu de bivouac du seigneur de Montméry lorsqu’il allait chasser ) puis  les Pars  et le Pont de la Gitte.
-La traye des Fours quitte la voie principale vers l’école de la Bergerie, ( rue des Pruniers ) monte à l’est de la Grande Bergerie, croise la précédente au Pont des 4 chemins ( Pont des 4 viès ), prend à droite pour rejoindre  celle de Valezan et aller aux Fours. Elle reçoit au passage la traye de Fossailles qui arrive de Montméry.
-Au Pont de la Gitte on trouve trois pistes. La première part avant le pont pour aller à Bon Pas par les Vrioules. La deuxième grimpe le long du Nant Signolan dessert la Gitte, Prépinet, Chézeries, les Maraîches, Chambrier et Mont  Rosset . La troisième qui quitte la précédente cent mètres après le pont, rejoint Crêt Jourdan, puis  Foran et la Balme.
On remarquera le grand échangeur de la Plache qui permettait, en arrivant de n’importe quel village, d’accéder à toutes les directions du haut.

 



Les chemins pour remonter les vendanges :

 

-Pour le quartier de Mont Rosset, le chemin de Pognen, qui va des vignes au Villard, puis en direction de Pierrolaz et Prégirod par le chemin de Côte, qui rejoint la voie principale sous Beguevey.
-Pour le quartier de la Balme, celui des Lorendes, des vignes aux Mariets. De là, soit vers Prébérard, soit vers la Sciaz et les Bergeries.
-Celui du Vernay, des vignes à Montméry.

À noter, l’ancienne voie Impériale, qui, par le chemin de St Joseph, rejoignait le plan des Perrières ( où l’on trouve encore des vestiges de murs de soutènement ),puis redescendait en travers pour rejoindre le tracé actuel de la nationale à la hauteur du Nant Charbonnet. Le tracé du chemin rural de Frébuge, ne doit pas être très éloigné de celui de cette voie.

Guy Plassiard