f) -Le Villard

Comme tous les autres villages, le Villard possédait sa chapelle bien avant son rattachement à la paroisse de La Côte d’Aime. 

Le mot Villard désigne le domaine rural d’un propriétaire romain, comprenant les logements des serviteurs, esclaves ou fermiers, les écuries pour le bétail, les granges pour les récoltes, toutes les dépendances, greniers, four, forge etc…

Ce domaine au centre des cultures, comprenait aussi un peu à l’écart, ou séparée, la maison du maître ou de l’intendant. Cette maison forte ou château existait bien au Villard car l’on pouvait voir, il y a quelques années encore, les vestiges d’une tour ronde dans un bâtiment au centre du village.

Revenons en 1714 : les habitants sont toujours paroissiens d’Aime. Cependant, les travaux de la terre obligent les habitants à monter à La Côte d’Aime et plus haut : fauchaisons et fenaisons, provision de bois dans les forêts communales, montée des bêtes dans les chalets d’alpages etc…
C‘est au chef-lieu que se règlent les affaires civiles avec le syndic et les conseillers. Les informations se font habituellement le dimanche avant ou à l’issue de la grand’messe paroissiale. C’est devant l’église que le garde-champêtre, après quelques roulements de tambour, fait la lecture publique de tous les avis, convocations ou défenses, qui concernent l’ensemble des communiers.
Par la force des choses, les gens du Villard en arrivent peu à peu à déserter la paroisse d’Aime, jusqu’à refuser de s’acquitter des redevances dûes légitimement au curé et à participer aux frais d’entretien et de réparation de l’église.
Les habitants du Villard demandent à faire partie intégrante de la paroisse de La Côte. Les autorités ecclésiastiques d’Aime ne voulaient pas perdre un nombre aussi important de paroissiens. Il faut également signaler que tous les habitants n’étaient pas unanimes pour faire partie de la paroisse de la Côte, pour différentes raisons.

Après maints procès, c’est un événement de portée nationale et religieuse qui favorisa la séparation définitive d’avec Aime : la signature du Concordat entre Napoléon et le Pape en 1801, ratifié par Rome en août, concordat qui devient loi d’état en avril 1802. Aux termes de ce concordat, le Saint-Siège en accord avec le gouvernement doit procéder à une nouvelle organisation des diocèses.
Dans chaque diocèse, l’évêque doit faire une nouvelle circonscription des paroisses, en particulier de telle sorte que le territoire de la commune et celui de la paroisse coïncident.
Voici comment un habitant du Villard, Pierre Villien, dans son “journal d’un paysan” relate ce fait mémorable : “le dimanche des Rameaux de 1840, le village du Villard a fait son entrée à l’église de La Côte pour être paroissien”. C’était en avril 1840.

Au centre du village existait un four communal, en face de la chapelle. Il a fonctionné, jusqu’en 1945.
Le bâtiment a été en partie démoli pour procéder à l’élargissement de la route en 1963. La salle actuelle appelée “salle du four” a servi d’école de 1946 à 1956 jusqu’à la construction de l’école actuelle du Villard.
Cette salle sert de lieu de rassemblement pour les jeunes du village et pour le vin de l’amitié et la veillée organisés le jour de Saint Blaise, le 3 février. Elle a même retrouvé son air d’autrefois durant l’été 1996 où une exposition sur “l’école de nos parents” y a été élaborée.
En traversant la rue centrale du village, on peut observer une magnifique porte sculptée avec une rosace.